La crise du confinement n’a pas été perçue de la même façon, par les uns et les autres, sur le plan économique. Pour certains, l’inactivité contrainte pendant une dizaine de semaines est une catastrophe, parfois synonyme de faillite. Les entreprises ne sont pas faites, en général, pour supporter une interruption de leur activité, sans recettes, alors que les charges fixes continuent à peser. C’est vrai aussi, parfois dans une mesure partielle, pour les membres du personnel de ces entreprises.
Mais à côté de cela, beaucoup, s’ils ont supporté la très lourde perte de libertés individuelles résultant du confinement, n’en ont supporté aucune conséquence économique directe, parce que, travaillant dans la fonction publique, ils ont pu continuer à travailler, ou parce que, vivant d’allocations, ils ont pu continuer à ne pas travailler, tout en percevant la même chose.
Cette injustice n’a pas été voulue. Elle résulte des choix, peut-être malencontreux, mais assumés de bonne foi sur le plan de la santé publique. Mais on ne doit pas s’attendre à ce que cette inégalité devant les charges publiques soit un jour compensée parce que les relais politiques de ceux qui n’ont rien perdu sont trop puissants : il s’agit d’une autre version de la loi du plus fort.
L'ours mal léché