Partout, en Europe, les Etats semblent considérer comme grande cause nationale le recouvrement des impôts, présenté comme « lutte contre la fraude fiscale ».
Il a suffi, récemment, qu’un consortium de journalistes, qui a manifestement reçu, de manière illégale, des données, provenant d’une autorité publique, divulgue de vieux fichiers peut-être dérobés à une banque suisse et jette quelques noms en pâture, pour que, ça et là, des politiciens exigent qu’on renforce, encore, les pouvoirs de l’administration face au contribuable, voire que l’on augmente, encore, le nombre des fonctionnaires chargés des enquêtes fiscales.
Il ne semble venir à l’esprit de personne que, lorsque l’Etat dépense plus de 50 % de ce que chacun produit, et en prélève un petit peu moins, cela veut dire que le régime est déjà semi-collectiviste, et que toute perception supplémentaire d’impôt, surtout accompagnée des pouvoirs fiscaux nouveaux, implique une nouvelle réduction des libertés individuelles.
On entend certes souvent l’argument, purement populiste, suivant lequel, si les fraudeurs payaient davantage, cela permettrait de réduire les impôts des autres contribuables. Depuis le temps que l’on lutte contre la fraude, cet argument n’a jamais trouvé la moindre confirmation dans la réalité. Lorsque les recettes de l’Etat augmentent, les dépenses augmentent aussi, mais les impôts ne diminuent jamais.
Même lorsqu’un gouvernement, comme l’actuel gouvernement belge, affirme ne plus vouloir accroître les charges fiscales, son budget démontre le contraire : en 2015, l’Etat belge percevra 3,6 milliards d’impôts en plus qu’en 2014, sans que cela soit justifié, ni par une inflation devenue inexistante, ni par une croissance, elle aussi malheureusement révolue.