Des instances officielles, comme le Bureau du Plan, s’inquiètent de l’absence de gouvernement et observent, sans doute à juste titre, que le déficit budgétaire ne cesse d’augmenter.
C’est là sans doute avant tout une conséquence du manque de courage du gouvernement précédent, qui n’a jamais rien fait pour réellement réduire les dépenses, et de techniques budgétaires habituelles d’un gouvernement sortant, qui laisse les charges pour l’avenir.
Mais on peut être certain que le gouvernement suivant, quel qu’il soit, ne sera pas plus courageux en matière de dépenses, parce qu’il faudra toujours préserver les clientèles électorales acquises ou à conquérir. Il faut s’y faire : le budget de l’Etat ne s’améliorera jamais parce qu’il s’agit d’un « trou sans fond », qui ne sera jamais comblé.
En attendant, la consolation est que, tant qu’il n’y a pas de nouveau gouvernement, il n’y a pas de majorité, et que, presque toujours, l’absence de majorité parlementaire empêche la création de nouveaux impôts.
Sans doute les contribuables ne perdent-ils rien pour attendre puisqu’un jour, un nouveau gouvernement finira bien par être investi, et que ce jour-là, comme d’habitude, il se révèlera incapable de réduire ses dépenses, au-delà, peut-être, de quelques économies de fonctionnement, présentées comme telles, alors qu’elles ne répondront pas du tout à la définition des « économies ». Celles-ci, dans un budget normal, c’est-à-dire celui des ménages et non celui de l’Etat, supposent que l’on met un peu d’argent de côté. Au mieux, il pourrait s’agir de la suppression de certaines dépenses. Mais, pour un gouvernement, ce qu’on appelle une « économie », c’est simplement le fait de cesser d’augmenter les dépenses. Lorsqu’on gère l’argent des autres, comme le font les gouvernements, on est vite satisfait …